Continuités et ruptures, une lecture de ville / Viv[r]e l’architecture 2022-23

Le travail réalisé auprès des CM1 de l’école Lodi découle d’une volonté de donner aux enfants des outils pour connaître et reconnaître leur ville. Comprendre que l’histoire et les évènements qui la ponctuent ont des conséquences tangibles sur la ville nous permet de se l’approprier, de la regarder avec tendresse, et pourquoi pas de la transformer ? Nous voyageons dans le temps et l’espace en portant toujours notre attention sur les liens entre le passé, le présent, et le possible.

Jour 1 - Les permanences : de la carte au concret

Aux origines de l’intervention, se trouve la visite aux archives municipales que l’enseignante a réalisé avec ses élèves quelques semaines plus tôt. Lors de l’intervention, nous entâmons le processus de reconnaissance de la ville par un repérage des points singuliers du quartier Lodi, où se trouve l’école. En faisant ce lien entre la connaissance pratique que les enfants ont du quartier et la cartographie, nous abordons des thèmes tels que la densité, les points de repères, le paysage sonore, ou encore la transformation du bâti...

L’école Lodi est un bâtiment assez ancien, qui a été adapté à plusieurs reprises. Les mêmes permanences et ruptures repérées en carte, ont dans l’école une réalité bien matérielle. A l’aide de post-it de couleur, les enfants jouent à repérer les éléments datant du «projet initial» et les éléments liés aux adaptations du bâtiment au fil du temps. Au cours de cette reconnaissance, nous abordons les notions de programme, d’usage et de matérialité et comprenons la raison d’être des différents dispositifs qui composent la cour de récréation.

Jour 2 - Sur les traces de l’ancienne gare du Prado

Afin de mettre en pratique les éléments vus la séance précédente à plus grande échelle, nous réalisons une promenade dans le parc du 26ième centenaire, à la recherche des différents éléments provenant ou faisant référence à l’ancienne gare du Prado. Les élèves se répartissant en quelques groupes, partent chacun d’un côté à résoudre les énigmes des permanences et continuités, l’enseignante et moi voguons d’un groupe à l’autre afin de leur apporter des précisions sur les éléments ayant retenu leur attention.

Chaque enfant dispose d’un carnet de bord à compléter faisant appel à divers modes d’expression : éléments photographiques, cartographiques et textuels à relier, dessin... Ces quelques jeux permettent de tisser des liens entre le passé et le présent, mais surtout d’exercer son regard sur l’existant, pour apprendre à le contextualiser. Une partie de l’exercice consiste également à glaner des objets ou matériaux que nous pourrons utiliser lors de la journée suivante pour la réalisation des maquettes.

Jour 3 - De nouveaux projets pour la halle

La troisième intervention a lieu au sein de l’école et a pour objectif de faire réaliser en groupe des maquettes représentant la halle du parc et ses alentours agrémentés d’un projet au choix des élèves. En premier lieu, nous abordons la notion de plan et de coupe, d’échelle et apprenons à comprendre les outils graphiques de l’architecte. Après ce point théorique, les élèves construisent la structure de la halle et parviennent à la maintenir stable, non sans effort collectif.

A l’aide de feuilles cartonnées de couleurs, de bâtonnets de glace, de balsa et des éléments récoltés lors de la visite du parc, les élèves expérimentent leurs projets de construction autour de la grande halle. Les enfant ont l’occasion de mettre en pratique les notions de végétalisation, minéralité, densité batie et espace libre abordées lors des premières interventions. Par la découpe, le pli et le collage, les enfants mettent leurs projets à l’épreuve de la construction. Chaque projet s’inscrit dans une ligne affirmée : le premier prévoit des espaces extérieurs de pique-nique, bancs, un plan d’eau et la végétalisation de la toiture existante, un autre un bâtiment de restauration rapide dans et sur la grande halle, un autre un terrain de football et ses tribunes. Ce panel dépeint des possibles illimités et la légitimité de chacun à exprimer ses ressentis et envies, et à transformer son environnement.